Exposé par la galerie Rosa Turetsky à ArtBrussels 2001, j'ai opté pour une oeuvre interactive: sur fond de tableau-satellite, j'ai peint le plan de la foire, en grand format, en y répertoriant chaque stand. Le projet était d'y apposer quotidiennement les ventes affichées sur les stands, avec les mêmes points rouges de signalétique marchande. J'espérais ainsi une forte interaction entre le contexte de monstration et la fabrication de l'oeuvre. J'ai été servi, et dépassé, puisqu'il est rapidement devenu le lieu de rencontre matinale des galeristes qui venaient voir en un clin d'oeil où en étaient les ventes de leurs concurrents. Au troisième jour, ceux qui vendaient peu, tout comme ceux qui vendaient trop, ont donné l'ordre à leurs assistant(e)s de ne plus signaler les ventes. Mais au cinquième, largués par ceux qui continuaient à rougir (de plaisir) leur stand, ils donnaient des contre-ordres, ne sachant plus comment neutraliser cette oeuvre devenue un concentré de comparaison empoisonnée.
Ou comment, avec une seule pièce, simple, on peut perturber un fonctionnement établi...